Malick Daho
Journaliste et commentateur de la Basketball Africa League pour Canal+, l’homme aux multiples casquettes Malick Daho, s’ouvre sur les perspectives des équipes qui prennent part à la première édition de la Bal et nous parle de sa passion, le Journalisme.

Pouvez vous vous présenter à nos lecteurs?

Je suis Malick DAHO, de nationalité ivoirienne. J’ai été basketteur, j’ai été entraîneur et aujourd’hui je suis journaliste.

Dans le contexte de la Basketball Africa League qui débute le 16 Mai, quelle appréciation pouvez-vous donner sur les équipes qui y participent?

On a des équipes qui sont plus favorites sur le papier mais ça ne reste que sur le papier. Moi, ma seule inquiétude concerne l’As Salé du Maroc qui a repris son championnat seulement au mois de mars donc je me demande si cette équipe ne va pas avoir des problèmes de rythme. L’As police du Mali, c’est un peu moyen. Mais globalement, il faut qu’on attende les deux, trois premiers matchs pour avoir une idée vraiment réelle de ces équipes-là. N’oublions pas que le règlement de la Bal autorise les équipes à recruter quatre joueurs dont deux Africains et deux étrangers vivant hors de l’Afrique. Donc, ça pouvait être des Américains ou autre chose. Est-ce que ces quatre joueurs là dont les rosters respectifs ne vont pas changer la donne, donc ça aussi c’est quelque chose qu’il faudra prendre en compte. Je dirai pour l’instant que tant qu’on n’a pas vu les premiers matchs, on aura du mal à se faire une idée.

Selon vous, quelle équipe ou quelles équipes ont le plus de chances de remporter cette compétition? Pourquoi ?

Sur ce que j’ai vu, moi sur le papier, il y a l’équipe de Monastir qui peut créer la surprise, parce qu’elle est s’est vraiment renforcée. L’Angola reste l’Angola, l’équipe camerounaise m’a fait une assez bonne impression aux entraînements. Il faut voir ce que ça va donner en match. Mais je l’ai dit, ça reste vraiment ouvert. Le Sénégalais sont toujours aussi bons, toujours aussi adroit. C’est difficile de faire un pronostic maintenant.

Quel regard portez-vous sur la participation de Fap à cette compétition? Déjouera-t-elle les pronostics qui la classe en phase de poule ou bien ira-t-elle plus loin qu'on ne peut imaginer?

Fap est une équipe qui m’impressionne. Mon jeune frère Lazare est devenu le coach de cette équipe. Je le connais pour son professionnalisme, pour son amour du Basket et pour la qualité de ses entraînements. Maintenant, c’est vrai que Rezendes ne vient pas parce qu’il est blessé mais il y a Harouna qui est un vrai scoreur et il défend un peu mieux que Rezendes ne défendait. C’est un plus qui peut bonifier cette équipe de Fap parce que je pense que ça va se jouer aussi au niveau des équipes qui défendent bien. Je l’ai vu travailler à l'entraînement, ça défend fort et ça défend bien, c'est une équipe qui peut créer la surprise. C’est vraiment une équipe qui m’a fait bonne impression. On parle beaucoup des Nigérians, Rivers Hoopers, j’attends de voir car ce que j’ai sur les entraînements ne m’a pas vraiment beaucoup impressionné, peut-être ils cachent aussi leur jeu, c’est des Nigérians, ne l’oublions pas.

Quel est l'apport de la Bal pour le Basketball en Afrique?

Je pense que la BAL va apporter beaucoup de choses. Faudrait pas oublier que sans Club, il n’y pas de fédération, sans club, il n'y a pas d’équipe nationale. Dons, plus nos clubs seront organisés, plus ils seront forts. On aura de meilleures équipes nationales. Nos compétitions aussi seront de meilleures qualités donc ça va apporter forcément quelque chose. Maintenant, il faut voir réellement ce que ça sera sur quatre ou cinq éditions. Aujourd’hui, il y a avait des pays qui n’ont pas de championnats mais qui vont essayer d’organiser un championnat pour espérer participer à la Bal parce qu’on sait que le vainqueur de la Bal aura un Jackpot qui fera le budget sur deux saisons d’un club Africain. On sait aussi que la NBA a envoyé de l’argent aux équipes qualifiées pour se préparer et s’occuper de tout ce qui est logistique. Donc les gens n’ont plus qu’à se concentrer sur le terrain et jouer. De ce point de vu là, ça va beaucoup apporter, je n’ai pas plus d’inquiétude que ça.

Partagez-vous cet avis selon lequel la Bal fera de l'ombre à l'Afrobasket ?

Sur cet avis, je dis non catégoriquement. La NBA débarque avec sa grosse machine, sa façon de faire pour organiser un championnat professionnel de club en Afrique. Tant mieux, je dis tant mieux parce que c’est une bonne initiative et je respecte. C’est quelque chose que j’aime. Quand moi je jouais, j’aurais aimé avoir aussi ce genre de situation, mais aujourd’hui, FIBA Afrique, c‘est un savoir-faire, c’est une certaine organisation et l'Afrobasket, ce n’est pas les clubs, c’est des équipes nationales qui s’affrontent donc c’est quelque chose de totalement différent. Le niveau sera aussi totalement différent, ce n’est pas des équipes vont prendre des pièces détachées un peu à gauche à droite. Ce sont des sélections des meilleurs joueurs d’un pays qui vont prendre le temps de se préparer et de se retrouver. Donc pour moi c’est différent et je ne pense pas que ça fasse de l’ombre à l’Afrobasket.

Vous êtes le commentateur officiel de la Bal pour la Chaîne Canal+, pouvez-vous nous en dire plus sur cette tâche qui est la vôtre ?

Ma tâche sera justement de commenter les actions de les décrire et de les exprimer. J’ai l’avantage d’être journaliste et d’avoir été basketteur et ancien entraîneur. J’ai cet avantage de pouvoir exprimer les actions parce que le rôle d’un commentateur ce n’est pas de raconter ce que les spectateurs voient, ça ne sert à rien, c’est d’expliquer ce que le téléspectateur voit. A apporter une plus-value au commentaire. Donc, c’est ce que je vais essayer de faire avec mon œil de journaliste mais aussi avec mon œil de basketteur.

Comment se passe la préparation d'un tel évènement pour un journaliste?

C’est un travail de beaucoup de recherches sur les rosters. Les différents joueurs, leur histoire parce qu’on ne vient pas que pour inventer les choses, mais on vient aussi pour raconter des choses qui sont vraies. Des histoires qui intéressent le téléspectateur. Donc, c’est beaucoup de recherches, mais on regarde aussi beaucoup de vidéos parce que quand on parle d’un joueur, on doit être capable de parler de ses forces et de ses faiblesses. Quand on parle d’une équipe, on regarde les anciens matchs. Il y a beaucoup de travail en amont pour être prêt le jour J et parfois même le jour J, on n’est pas prêt parce que c’est le terrain qui commande.

Vous avez été joueur de Basketball, capitaine et entraîneur de l'équipe de Côte d'ivoire, pouvez-vous nous parler de cette période de votre vie?

En une seule interview on n’aura pas le temps de parler de tout ; mais pour revenir un peu sur ma carrière, j’ai commencé le Basketball au collège et je me dessinais une carrière de footballeur. Pour pouvoir devenir footballeur à un moment donné, il fallait que j'arrête mes études, ce que je ne voulais absolument pas faire parce que mes entraînements de foot avaient lieu au même moment que mes cours. Je ne voulais pas lâcher mes études pour le foot du coup comme le basketball s'entraînait à 18h après l’école, j’ai dû basculer dans le Basket. Cette décision, je ne la regrette absolument pas parce que j’estime que les études c’est quand même la base. En plus, pour nous les Africains, il n’y a pas beaucoup de moyens de s’en sortir sauf si on est le fils d’un grand. Moi ce n’était pas le cas, je suis issu d’une famille pauvre et j’avais compris très tôt que c’est par les études que je vais m’en sortir et je ne regrette pas. Je suis parti à l’école, j’ai eu mes diplômes. Aujourd’hui, je suis journaliste parce que je suis entré à l’école de journalisme, j’ai passé mes différents diplômes de journalistes. Une licence et un master pour être dans le métier que j’aime. Je ne suis pas que journaliste basketball. Je commente le basket mais je participe à des émissions de Foot, je suis aussi rédacteur en chef d’un magazine de foot. Je suis aussi commentateur de catch. Pour moi, le journalisme sportif n’est pas le journalisme d’une discipline donnée. Moi je vis le journalisme sportif en tant que journaliste qui aime le sport, puis après, il a plus d'attrait pour un sport en particulier.

Que pouvez-vous dire du journalisme dans le basketball, ses forces, ses faiblesses et ses opportunités.

Le journalisme est un métier qu’on fait par passion. J’aurais pu faire autre chose de ma vie mais c’est le métier de journaliste que je voulais faire. Très tôt, j’avais compris que ce n’est pas un métier qu’on fait pour devenir riche financièrement, mais on est très riche en relation et pour moi ça vaut beaucoup. C’est un métier qu’on fait parce qu’on aime partager, on aime donner des émotions, raconter des histoires des gens à la télévision .On aime faire connaître les gens, c’est surtout cela qui m’intéresse. Les faiblesses de ce métier-là est qu’on est parfois tout le temps parti. On est papa, mari comme je le suis et ce n’est pas toujours facile de concilier le travail et la vie familiale. Il faut savoir faire la part des choses, être conciliant et avoir une épouse ou un époux qui comprend et qui vous accompagne dans ce travail parce que ce n’est pas facile. C’est la grosse faiblesse de ce métier. Ce métier ouvre beaucoup de portes parce qu’on peut ne pas être très riche mais on est très riche en relation. Ce sont ces relations qui vous ouvrent des portes et vous aident à résoudre des problèmes.

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